Il était une Nuit ; Contes Visuels est une manifestation qui porte sur une réflexion autour de la nuit comme moment privilégié de lecture, de création et de circulation de récits, à travers des disciplines et des expressions artistiques différentes (photographie, arts multimédia, littérature et performances de lecture). Il est structuré autour de trois volets complémentaires : une installation audio-visuelle, deux workshops thématiques et une lecture-spectacle.





Il s’adresse à un public vaste, incluant à la fois des enfants et des jeunes (enfants à partir de l’âge de cinq ans, adolescents) et des adultes. Il se veut l’occasion de faire partager, de manière interactive, des expériences visuelles, sonores et littéraires autour du livre, appréhendé, d’une part, comme support matériel multiforme, changeant en fonction de son lecteur et, d’autre part, comme matière narrative imaginaire et magique, qui trouve dans la nuit l’une des occasions les plus propices pour se révéler dans tout son potentiel évocateur et poétique.


Cadre conceptuel du projet

Espace de silence, de refuge, d’intimité, de merveille, la nuit est dans nombreuses cultures et traditions occidentales comme orientales, nordiques comme méridionales, une sorte de hors-temps, de moment à part entre la vie et une certaine mort corporelle, le sommeil, entre le visible et l’invisible, entre le licite et l’interdit. 

L’absence des contraintes et des distractions du jour, qui caractérise les heures nocturnes, engendre la possibilité d’un ou de plusieurs mondes différents, où le temps se dilate, où l’espace, plongé dans le noir, perd ses limites, et où l’esprit, libre, s’abandonne, par le sommeil, ou par une veille durant toute la nuit, à une appréhension différente de soi et du monde.

Le songe, la rencontre amoureuse, la trahison, le culte du mystère, la contemplation des astres, la circulation des récits, la lecture individuelle ou partagée : si les manières de « passer la nuit » peuvent être très diverses en fonction des individus, des lieux et des cultures, la présence de l’action, qu’elle soit mentale, physique ou métaphysique est consubstantielle du temps nocturne.

Et cela, comme si le manque de clarté, au lieu d’être une privation, était une occasion privilégiée d’accès à un ailleurs intérieur, secret, insondable, et pour cela même merveilleux. Pour pénétrer dans cette dimension occulte et fabuleuse, où, de manière paradoxale, dans le noir, les objets, les visages et les esprits s’illuminent et se révèlent, nous proposons un itinéraire comprenant quatre entrées distinctes dans le monde de la nuit, à partir d’une même voie d’accès : les livres.